Le fonds de projet de l’UE soutient l’efficacité des ressources et la production plus propre en Afrique grâce à la symbiose industrielle
L’Union européenne (UE) a créé un fonds destiné à financer un projet pilote mettant en œuvre une approche innovante de la gestion des déchets, connue sous le nom de symbiose industrielle. Au cours des 30 prochains mois, quelque 600 entreprises de six pays africains seront formées à la symbiose industrielle, qui est centrée sur l’identification de la réutilisation bénéfique des ressources des déchets entre les industries.
La gestion des déchets constitue un défi environnemental de taille à l’échelle mondiale. Caractérisée par l’expansion socio-économique sans précédent des populations, l’industrialisation et l’urbanisation, elle est devenue une nuisance environnementale qui menace le bien-être des sociétés. La solution traditionnelle consistant à éliminer les déchets par mise en décharge n’est plus acceptable face à l’augmentation considérable de leur volume. C’est pourquoi les institutions internationales, régionales et nationales se sont préoccupées de concevoir des solutions innovantes et pratiques au problème de la gestion des déchets. L’UE a joué un rôle de premier plan dans la promotion en Afrique de l’approche innovante récemment développée, connue sous le nom de symbiose industrielle.
La symbiose industrielle – une approche conservatrice pour la gestion des déchets de production
Le concept de symbiose industrielle repose sur l’idée qu’en réalité, aucun matériau n’est un déchet en soi, mais simplement une ressource placée au mauvais endroit. L’idéal est que chaque élément qui est normalement considéré comme un déchet de production – qu’il s’agisse de matériaux, d’énergie, d’eau, d’excréments et même de main-d’œuvre – peut être transformé en une ressource utile pour un autre processus. Le défi tactique consiste simplement à identifier le producteur d’un certain déchet et à le mettre en relation avec d’autres personnes susceptibles d’utiliser le même « déchet » comme ressource/entrée productive.
La symbiose industrielle vise à créer des synergies entre les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) pour réutiliser les déchets. Elle aide les entreprises à identifier et à quantifier leurs flux de déchets, à trouver des alternatives pour les réduire et à mettre en place des accords de correspondance où les déchets et les besoins respectifs de chacun seront identifiés. Il aborde ainsi le problème de la gestion des déchets dans le contexte d’une production plus propre et d’une utilisation efficace des ressources, tout en améliorant la rentabilité financière.
Depuis le développement du modèle NISP de symbiose industrielle au Royaume-Uni en 2003, la symbiose industrielle facilitée a été mise en œuvre en Europe, en Amérique et en Asie, et a été largement acceptée comme un outil de gestion environnementale efficace. En Afrique, le modèle de symbiose industrielle facilitée a été mis en œuvre avec succès en Afrique du Sud et au Ghana.
SWITCH Africa Green
Pour l’Afrique, l’Union européenne (UE) a maintenant établi son projet SWITCH Africa Green (SAG) dans le but d’aider les entreprises à adopter et à adapter des pratiques de consommation et de production durables (CPD). Le projet sera mis en œuvre sous la direction générale du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Le SAG a commencé par une phase pilote de 30 mois dans six pays d’Afrique, avec trois composantes : politique, mise en réseau et écologisation des entreprises.
Programme de mise en œuvre du projet pilote sur la symbiose industrielle 2016-2018
Aux fins de la mise en œuvre de la phase pilote de l’écologisation des entreprises, un projet a été établi intitulé « Améliorer la productivité des ressources et la performance environnementale des MPME dans six pays africains grâce au concept de symbiose industrielle ». Il se déroulera sur 30 mois, de janvier 2016 à juin 2018, et vise à former quelque 600 entreprises pour les initier à la pratique de la symbiose industrielle. Le bénéficiaire de la subvention qui a été sélectionné par appel d’offres pour exécuter la phase pilote est la Table ronde africaine sur la consommation et la production durables (ARSCP), une organisation régionale à but non lucratif qui promeut la CPD, avec ses partenaires de projet dans six pays pilotes. L’ARSCP s’appuiera sur le soutien technique de la société britannique Industrial Symbiosis Ltd. Les pays pilotes sont répartis uniformément en Afrique subsaharienne, à raison de deux dans chacune des sous-régions suivantes : Afrique occidentale, orientale et australe, à savoir le Burkina Faso, le Ghana, le Kenya, l’Ouganda, l’île Maurice et l’Afrique du Sud. Les six partenaires sont :
Le Centre national de production plus propre d’Afrique du Sud,
Le Centre national de production plus propre du Ghana,
Le Centre national de production plus propre du Kenya,
Le Centre national de production plus propre de l’Ouganda,
La division de la gestion des déchets solides, le ministère de l’environnement de l’île Maurice,
Développement durable et Gestion des catastrophes et des plages, et
Le Programme des femmes pour l’environnement, Burkina Faso.
Pronostics
Ce projet arrive à un moment opportun pour l’Afrique qui fait face aux taux de croissance de la population, de l’industrialisation et de l’urbanisation les plus élevés au monde, mais qui ne dispose toujours pas de mécanismes satisfaisants pour gérer leurs impacts négatifs, notamment la gestion des déchets.
On s’attend à ce que la mise en œuvre réussie dans les six pays pilotes démontre la nécessité d’un système de gestion des déchets industriels.
Liste des entreprises détentrices de déchets
Après le Projet Switch Africa Green (SAG), les 100 entreprises formées se sont mises en symbiose industrielle à travers les échanges des déchets. La liste des entreprises détentrices des différents déchets (plastique, électronique, métallique, vert et le déchet en bois) est disponible.
Pour consulter la liste, cliquer sur LISTE DES ENTREPRISES DETENTRICES DE DECHETS
Andrew Kitenge
ARSCP, Project Grantee.